Et après…
De retour au parking, 20 ans plus tard !
Il n’y a plus de place, c’est terrible, toute les places sont prises. Faut continuer à rouler. La chaleur est torride, et les cigales et grillons chantent à tue-tête.
Je tourne en rond, dans ce satané parking, en attendant que le turn over, face son effet. Le parking est plein, mais les voitures sont vides, ça fait des années, que j’ai compris qu’elles étaient sans âmes.
Les voitures sont à l’image de leur conducteur, égoïste, et autocentré, elles bougent quasiment toute en même temps, pour se retrouver paradoxalement bloquées dans les embouteillages, les conducteurs ont la mine déconfite des petits matins. Je regarde plutôt les conductrices, espérant quelques sursaut d’humanité, et de séduction, mais je ne suis plus séduisant. J’ai la mine d’un auteur qui s’est confié et qui n’a plus rien à dire. Pas d’essor, mais essoré, pas seulement physiquement, mais moralement.
Je n’ai plus le courage de parler, ni de regarder les gens dans les yeux. Je fixe tout droit le bitume, avec mes airs de robot, essayant de me souvenir des jours heureux. Mais le passé est trompeur, il n’y a pas plus de bonheur hier qu’aujourd’hui. On a la journée qu’on mérite, cette chaleur torride, c’est pas la mienne. Elle ne m’appartient pas, je la subi, et je la déguste, ma peau goutte, et je me dis, quels bandes de petits cons profiteurs derrière leur voitures ! Je commence à prendre la colère, à m’énerver contre toutes ces personnes qui ont passé leur permis, et qui vont et viennent d’un point A à un point B . Pourtant ils ne m’ont rien fait, et désormais, maintenant , je leur ressemble, je suis à leur image.
Je suis un petits con, profiteur, je suis un gros PD énervé derrière son volant. Je n’ai plus rien d’innocent. Je fais partie intégrante de la matrice et de la société de consommation. La mémoire, et l’oublie, m’a envahi depuis plusieurs années, et je ne me souviens même plus de la date de naissances des membres de ma famille. Ma valeur est devenu l’argent, éphémère, et qui en réalité, ne vaut rien, se dilapide en quelques secondes, pathétiquement. Toute connaissance utile à disparue. Je me suis débilisé , en devenant un animal qui ne vit plus que par l’instinct sur le moment, et perdant la conscience de la mort. Je suis devenu stupide et sans réelle conscience. Ma langue, je l’ai donné à chatGPT, et autres moteurs de recherche, et non google n’est pas ton ami (gros con) ..
Je cherche une petite lueur d’espoir au fond de moi, et je vois que tout a été consumé par le diable. Sheitan a fait son œuvre, je suis une coquille vide, qui tourne dans sa roue de hamster, et que personne ne remarque, je laisse derrière moi, saletés et détritus, auquel mon organisme s’est assimilé. Je mange un tacos, je mange un hamburger, dans un fast food, et je deviens ce que je mange, c’est à dire de la malbouffe.
Bordel, y a bien quelque chose qui doit rester au fond de moi de vivant ?
Pourquoi les autres, ne réagissent pas ? Pourquoi les autres ne font rien ? Le voile de l’illusion les a aveuglé, coincé dans leurs intérêts, ils vivent en mode survie, en cachant, à droite à gauche leur noisette. Et non, je ne crois pas en l’albatros et sa liberté ! Un conte pour enfant, qui se raconte de père en fils, pour faire dormir.
En fait, je prends conscience, que j’ai perdu l’innocence des premiers instants, et que j’ai été sali, à la fois par ce monde, mes pensées, mes actes, et cette voix dans ma tête qui raisonne : « l’ami du petit déjeuner, l’ami ricoré ! » Mais attend, mec, ta pas d’ami, t’es rien, même tes pensés ne t’appartiennent plus. Je fais comment maintenant… Heureusement, le One piece doit exister quelque part, en enfer !