J’ai parlé, dans un autre chapitre, de la démarche de résilience, et du rapport à l’écriture qui pouvait exister.
Pour Bernard Werber, l’écriture lui a permis de se soigner de la SPA, (spondyliartrite ankylosante), maladie orpheline, et de prendre confiance en lui, pour s’épanouir dans ce qu’il aime, un peu comme une abeille qui fait du miel, comme il dit…
Pour beaucoup de personnes l’écriture, devrait être une forme de traitement psychologique, qui économiserai des années de psychanalyse, en fait, il y a pas mal d’aspect positif à l’écriture, comme la remise en question de soi même, la découverte de l’autre, mise en perspective, avec un nouveau point de vue sur certaines choses, la création des mondes extraordinaires, qui ne tiennent que par le fil de l’imaginaire de l’auteur et de sa relation avec le lecteur. Une relation d’amour et de confiance, peut se développer et s’accomplir au travers de l’écriture, au travers de la solitude de la lecture (on fait pourtant partie d’une grande communauté).
Pourtant, chez moi, et paradoxalement, l’écriture a un effet contraire. Il me remet dans les tréfond de ma conscience, vers l’enfer du moi et de la pensée toute azimutée. Je cherche à me justifier, et à comprendre ce que je dis et je fais, et au final, je me retrouve, face au miroir de ma conscience, et je ne suis plus vraiment, en accord avec moi même. Je me sens mal, et je plonge en crise.
La paranoïa reprend le dessus, car mon cerveau prend un rythme inhabituel, et le rythme de sommeil est bouleversé, et inversé. Je dors la journée plutôt que la nuit. Ce qui est problématique. Et surgit ce besoin de communiquer à autrui et de rentrer en contact avec le maximum de gens afin de voir mon reflet à travers leur lecture, ça devient une nouvelle forme d’obsession.
Mais peut être que sur le long terme, cela me permettra une forme de rémission, des symptomes de ma maladie, et que j’arriverai à passer outre mes difficultés.
Ayant, consulté mes psychologues et infirmières, on m’a conseillé bien entendu de mettre le frein sur mon activité, afin de pouvoir me reposer, et de prendre d’autres médicaments afin de réguler ma crise. Je pense que je vais suivre leurs conseils avisés.
Pourquoi cela fonctionne chez les autres et pas chez moi?