Nous vivons à une époque de grands changements pour l’avenir de l’Humanité. La pandémie mondiale a bouleversé la donne. Et ce n’est pas seulement le monde qui a changé, mais l’être humain aussi, sous tous ses aspects. En trois années, en un éclair peut-on dire, tout s’est accéléré comme si nos vies s’étaient embarquées dans un naufrage sans fin. Nous avons subitement perdu nos libertés, sans possibilité de rébellion, enfermés et plongés par désespoir dans un grand silence. A présent enchaînés dans une prison dorée gardée par LIA, nous attendons passifs, avides de l’illusion d’un avenir parfait qui nous attendrait.
L’Intelligence Artificielle aurait-elle eu raison de nous ? Serait-elle désormais maîtresse de tout, une religion à part entière, une nouvelle arme gouvernementale créée en catimini, sans que personne ne puisse la voir arriver ?
Transportons-nous à quelques années d’ici. Le réchauffement climatique continue assurément sa course, alors que l’agriculture se décime petit à petit, sous le coup de boutoir incessant des incendies, des tornades et des submersions.
L’inflation n’a plus désormais de fin, tout comme cette guerre totale entretenue artificiellement qui pousse les gens à la r désespérance. Un jeu stratégique s’est instauré entre les Etats, pour accaparer le maximum de richesses.
C’est alors qu’une grande révolte se déclenche : le dernier sursaut d’une humanité désespérée et ruinée, aussi dans les banlieues que dans les villages reculés et appauvris, avec des fourches ou des flingues, des pieux ou des mitraillettes, des casseroles ou des feux d’artifice. Enfin tout ce qui est possible pour tenter de contrer l’impensable.
Un carnage s’en suit, où les émeutiers pillant sous la rage, commerces, banques et bâtiments administratifs sont débordés par les psychopathes massacrant toute représentation humaine de la Loi.
Pour siffler la fin de la récré, un black-out mondial s’orchestre – il faut confiner à nouveau la population devenue sauvage et hors de contrôle. Tout est anéanti électroniquement : les clouds effacés, les comptes bancaires remis à zéro, sans possibilité de récupérer l’épargne. En une seule semaine, les citoyens voient ainsi disparaître leurs biens et leurs économies. L’abyssale dette mondiale, à la grande joie de tous les États, est éradiquée en faveur d’un système unique, où la monnaie disparaît définitivement – plus de bas de laine ni de billets sous le matelas. Remplaçant les devises, le bitcoin permet désormais de mettre sous contrôle la vie économique de chacun.
Quand l’alimentation électrique est rétablie et que la lumière revient enfin sur le monde, tout semble figé. Le chaos a laissé place à un silence absolu. Sur les réseaux, les premières connexions depuis le black-out donnent accès à un étrange arbre orange, puis à un message recommandant l’usage d’une puce électronique.
Et soudain, à la faveur de quelques minimes nouvelles émeutes, sous prétexte de mise en sécurité, l’Etat décide d’implanter la fameuse puce, de force, dans le poignet de chaque citoyen, en guise de pass sanitaire et d’identification.
Désormais, toute personne qui n’est pas sous le contrôle du R.E.D. (Règlement – Equité Divinité) est mathématiquement condamnée.
L’Armée ne cesse de déployer massivement des androïdes, présents vingt-quatre heures sur vingt-quatre à tous les coins de rue, résistant à n’importe quelle météo et toutes formes d’attaques – prêts à retirer de l’équation tout opposant au nouveau système. En parallèle, une nouvelle sorte d’éclairage public s’installe progressivement sur des antennes de dernière génération. Sous forme de seringues géantes, elles se dressent vers le ciel. Ces diodes électroluminescentes sont en réalité neutralisantes : une technologie de contrôle de masse, créée contre ceux qui seraient encore tentés de se révolter contre le système.
Alors que beaucoup pensaient la grande pandémie vaincue, un nouveau virus voit le jour, plus ravageur que les précédents. On le surnomme communément L’Exterminator.
En urgence, un sérum est commercialisé par les laboratoires
les plus reconnus, baptisé Equilibrium. Ce vaccin contient en outre une matière digitale intelligente : le graphène. 90 % des gens l’adoptent avec confiance, dans le but de survivre à une énième vague tueuse et de protéger leurs proches.
Cette adhésion massive donne lieu, en quelques mois, au plus grand assassinat collectif jamais vu dans toute l’histoire de l’Humanité : les gens, complètement désorientés, tombent comme irradiés par un mal non identifié. Crises cardiaques, AVC, ruptures d’anévrisme et cancers foudroyants se multiplient sans symptôme préalable.
Il ne reste à présent plus qu’un demi-million de personnes sur Terre ou presque. Les derniers hommes, les non-vaccinés à r
L’Equilibrium, lancent des appels à la lutte contre toutes sortes d’intrusions liées aux projets obscurs du gouvernement, et conseillent à tous les rescapés de se couper d’internet pour survivre.
Partout règne une dictature à la fois communiste et marxiste, calquée sur les expérimentations de l’ancestral Livre rouge de
Mao, qui a retrouvé sa souveraineté dans le monde entier – mais aussi sur Mein Kampf redevenu un modèle pour la jeunesse aristocratique et bourgeoise dans toute l’Europe.
Les nouvelles alliances entre pays d’Orient et d’Asie ont réussi à totalement démanteler l’ancien système politique mondial. Une fracture profonde s’est créée entre les peuples, mettant le monde en opposition radicale.
Parallèlement, un mouvement antireligieux voit subtilement le jour : une apostasie qui avance comme un rouleau compresseur, broyant le troupeau de moutons devenus aveugles, et prônant une tolérance, voire une adhésion massive, à la haine et la violence.
La spiritualité est-elle menacée au point de disparaître ? La réponse est oui.
Les gens illusoirement libres, ne sachant plus à quel Saint se vouer, se déchaînent sans cesse contre leur passé, leur famille, leur éducation, leur propre nature humaine. Un nouveau monde sans contact, sans empathie ni sentiments, s’installe, comme un printemps malsain, privé de vibrations.
Alors que l’humanité vit encore dans cet espoir collectif d’un possible meilleur, c’est une Messie qui arrive. En cette année de guerre froide totale, le monde apprend en effet l’intronisation d’Aurel-IA, premier humanoïde souverain sur l’Humanité. Venue du Moyen-Orient, cette innovation se déclare capable de nous guider, mais cette fois au féminin. Beaucoup l’accueillent comme l’androïde providentiel.
Il faudra désormais la suivre, vivre avec elle.
Certains citoyens ne l’entendent pas de cette oreille, découvrant leurs droits toujours plus menacés et amenuisés. Chacun réalise alors qu’une nouvelle guerre commence entre, d’un côté les robots qui défendent en parallèle les animaux, ralliant les antispécistes refusant l’exercice des tâches les plus ingrates, dénonçant le manque de respect constant à leur égard, prônant le transhumanisme – et de l’autre, les humains qui refusent une prise de contrôle et de pouvoir de la machine sur l’Homme.
Le système de notation en est l’exemple, à chaque échange avec une quelconque entité, nous sommes sollicités.
L’évidence est là : nous évaluons tout ce qui est en lien avec nos émotions, sans réaliser que nous nous jetons progressivement dans un gouffre qui nous mène à notre propre perte.
Des manifestations gigantesques s’organisent, provoquant plus de pertes humaines que de changements significatifs ou de prises de conscience. Une charte mondiale de respect et d’égalité des droits fondamentaux internationaux est alors rapidement votée par le Gouvernement en faveur de tout être vivant, qu’il soit organique ou inorganique.
En parallèle, des enquêtes hors Union européenne viennent mettre en relief dans les médias que des nanoparticules ont été introduites dans les doses vaccinales – des organismes vivants non identifiés par la science traditionnelle. Ce qui a attisé la folie des complotistes et relance de nouvelles manifestations.
Dans les rassemblements entre résistants humains, deux grands principes sont défendus : la Singularité et la Perception.
La Singularité est cette capacité extraordinaire, d’une incroyable complexité, qui permet à l’humanité de façonner le monde à l’image de son imagination. Cette capacité à se projeter lui a permis de passer d’un état primitif à la civilisation.
Or, cette compétence se perd petit à petit, car la technologie, dont l’humain a abusé, a fini par le desservir. En intégrant les œuvres déjà réalisées, il aurait dû poursuivre le travail assidu de ses pères et de ses guides. La révolution spatiale l’a clairement démontré : l’anthropocentrisme est une impasse !
La Perception est le second pouvoir magique de l’humanité. L’IA s’arrange pour contrôler ce que l’humain mange, à quelle heure il doit produire, s’endormir, et surtout pour l’hypnotiser avec des divertissements n’apportant que joies temporaires et illusoires, le menant à une vie vide de culture.
Pourtant, il est possible d’inverser les rouages de ces nouvelles machines pensantes. Pour cela, l’humain doit se servir de ses perceptions émotionnelles, se mettre en lien avec la nature, pour briser les codes déjà inscrits dans le programme du robot. Ce dernier se base sur une interprétation sommaire, elle-même calée sur un serveur : il ne peut donc rien anticiper, ni connaître l’intuition et encore moins interagir sur plusieurs plans en même temps.
En revanche, par le pouvoir de la méditation, l’Homme est capable d’entrer en contact avec d’autres personnes, voire d’autres entités, d’envoyer des vibrations si puissantes qu’elles peuvent influencer les évènements et le futur. Plus encore, avec une détermination sans faille, de bonnes intentions, alors ses prières s’exaucent, comme les graines solides deviennent de grands arbres.